LA CERISE

Ma grand-mère avait embauché Louison comme cuisinière. Elle était enjouée et surtout bavarde, cette joie qui anime ces femmes rondes et parfois naïves. Elle était coiffée d’une choucroute rousse qui lui donnait un air fier et ça m’amusait beaucoup. Mais finalement, elle s’avéra piètre cuisinière. Elle ratait tartes et desserts. Pour mon grand-père qui était gourmand et adorait les babas au rhum, elle était loin d’être la cerise sur le gâteau.

 LA PENDULE

Notre prof de sciences était régulièrement en retard. C’est avec l’air ahuri d’un amnésique cherchant son ombre qu’il avait l’habitude d’entrer dans la classe et de claquer la porte quinze minutes après la sonnerie. Alors, lorsqu’à la fin du premier trimestre, le jour de la remise des notes, il nous fixa d’un air insistant puis nous somma d’un ton autoritaire et suffisant : « Attention, au deuxième trimestre il va falloir remettre les pendules à l’heure ! », ce fut l’hilarité générale.